Sport et écologie : vers une pratique plus verte

Le sport, symbole de dépassement de soi, de solidarité et de bien-être, a tout de même un impact écologique non négligeable, avec une empreinte carbone importante. Depuis plusieurs années, une grande majorité des acteurs du sport se mobilisent pour limiter cet impact et changer les mentalités. L’écologie est désormais au cœur des stratégies des entreprises et des associations, qui cherchent à se réinventer pour être en accord avec les impératifs écologiques de notre époque. 

Le bilan écologique du sport

Le sport, en tant que phénomène mondial, a des conséquences écologiques considérables. Si on prend l’exemple de la Coupe du Monde de football 2022 au Qatar, la compétition aurait émis environ 3,6 mégatonnes de dioxyde de carbone selon un rapport publié par la FIFA. Un événement tel que la Coupe du Monde attire des milliers de spectateurs venus des quatre coins du globe. Les déplacements engendrent une émission massive de CO2. D’après une étude menée par l’ISIGE, ces derniers seraient responsables de 80% des émissions engendrés par le secteur sportif. A cela s’ajoutent les infrastructures spécifiquement construites pour l’occasion, parfois éphémères. Et les équipements sportifs, fabriqués à partir de matières synthétiques et transportés sur de longues distances, viennent s’ajouter à un impact écologique déjà important.

On constate cependant un changement des mentalités, en témoigne les mesures mises en place pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Les précédents Jeux d’été ont en moyenne émis 3,5 millions de tonnes de CO2. Le COJO s’est fixé comme objectif de diviser par deux ce bilan carbone, grâce notamment à la mise en place d’outils inédits d’estimation de l’impact carbone pour piloter ses choix tout au long du cycle de préparation de l’organisation de la compétition. Pour atteindre cet objectif, les organisateurs ont par exemple pris le parti de s’appuyer sur 95 % d’infrastructures existantes ou temporaires, en construisant seulement ce qui est utile pour le développement des territoires. 

Initiatives vertes dans le monde sportif

Le COJO n’est pas la seule organisation à opérer des changements importants pour un sport plus vert. Conscients de ces enjeux, plusieurs acteurs du monde sportif s’engagent pour une pratique plus respectueuse de l’environnement. Certains événements, comme le Marathon de Paris, encouragent les déplacements en transports en commun ou à vélo, distribuent des gobelets réutilisables et mettent en place un tri sélectif performant.

Des fabricants d’équipements sportifs éco-responsables voient également le jour, proposant des produits fabriqués à partir de matériaux recyclés ou issus de sources durables. Notamment dans le domaine des sports de montagne, où la nature est le terrain de jeu des utilisateurs. Les fédérations sportives, quant à elles, investissent de plus en plus dans des projets à énergie renouvelable, comme l’installation de panneaux solaires dans les stades ou la création d’infrastructures à faible consommation énergétique. C’est par exemple le cas des patinoires de Hockey sur Glace. Souvent décriés (à tort) comme des lieux très énergivores, les fabricants redoublent d’inventivité pour créer des patinoires avec un impact carbone nul (l’infrastructure génère au moins autant d’énergie qu’elle n’en consomme).

Bon nombre de startups voient également le jour avec pour mission principale de rendre le sport plus vert. Stadium GO, un projet français, a par exemple imaginé une plateforme de covoiturage pour se rendre aux événements sportifs entre passionnés. La startup est aujourd’hui partenaire des plus grandes ligues professionnelles sportives en France et connaît depuis quelques mois une croissance exponentielle. C’est un exemple parmi tant d’autres d’initiatives qui permettent de faire du secteur sportif un marché plus vert. 

Le sport comme vecteur de sensibilisation

En plus d’agir pour la planète en réduisant l’impact environnemental de leurs activités, les organisations sportives ont un rôle important à jouer en matière d’éducation et de sensibilisation. Les clubs et les associations qui accueillent quotidiennement les jeunes sportifs communiquent sur les bonnes pratiques et les bons gestes à adopter dès le plus jeune âge. Les organisateurs d’événements mettent en avant leurs initiatives écologiques et s’appuient sur des labels, qui permettent de mieux comprendre les engagements des professionnels du sport, exemple La Champion’s Cup EcoDDS et Rekupo, qui réunira cette année, 6 734 jeunes footballeurs et footballeuses âgés de 8 à 16 ans dans toute la France pour les sensibiliser aux gestes de tri des déchets chimiques grâce aux différentes animations ludiques et pédagogiques, organisées par Keneo et présentes sur le Village EcoDDS, installé à côté des terrains où se dérouleront les matchs. 

Les sportifs de haut niveau sont eux aussi des acteurs majeurs du changement. Suivis par des millions de fans, ils ont une influence considérable. Lorsque ces derniers s’engagent publiquement pour la cause environnementale, l’impact sur la perception et les comportements de leurs fans est majeur. Le défi écologique est l’affaire de tous, y compris du monde sportif. Si des efforts considérables restent à faire, les initiatives actuelles sont prometteuses. En combinant passion sportive et engagement écologique, il est possible d’espérer un futur où le sport rime avec respect de la planète.

 

Crédit photo à la Une : Jan Kopřiva / Unsplash

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