Les tokens numériques uniques, ou jetons non fongibles, ont révolutionné la manière dont les fans interagissent avec leurs équipes et athlètes préférés, en offrant des expériences exclusives et des opportunités de collecte de souvenirs numériques. Cependant, malgré leur ascension fulgurante, les NFT semblent déjà sur le déclin, et une préoccupation environnementale émerge comme une ombre sur cette révolution numérique.
Ces derniers mois, les NFT ont ouvert de nouvelles perspectives pour le marketing sportif, permettant aux clubs, aux athlètes et aux organisations sportives de capitaliser sur l’engagement de leurs fans d’une manière innovante. Les ventes de NFT ont explosé (augmentation de 38% du volume des transactions de NFT entre décembre 2022 et janvier 2023 selon le site spécialisé DappRadar), offrant aux amateurs de sport la possibilité d’acheter et de vendre des souvenirs numériques, tels que des moments emblématiques de matchs, des cartes de collection numériques ou même des séances de formation virtuelles avec leurs athlètes préférés.
Les clubs de football, par exemple, ont rapidement adopté les NFT, créant des collections numériques de maillots exclusifs (Paris Saint-Germain, FC Nantes), de vidéos en édition limitée, et d’autres articles numériques qui ont trouvé preneurs parmi les fans passionnés. Les athlètes, de leur côté, ont pu monétiser leur popularité en vendant des NFT, créant ainsi de nouvelles sources de revenus.
Les défis environnementaux des NFT
Cependant, derrière cette révolution numérique se cache un problème croissant : l’empreinte carbone élevée associée aux NFT. La plupart des NFT sont en effet émis sur des plateformes de blockchain (technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle), telles qu’Ethereum, qui requièrent une quantité significative d’énergie pour valider les transactions.
Le processus de « minage » (c’est-à-dire la vérification et l’enregistrement des transactions sur une blockchain) de ces tokens nécessite une puissance de calcul considérable, ce qui entraîne une consommation énergétique massive. La majorité de cette énergie provient de sources non renouvelables, aggravant ainsi l’impact environnemental.
Cette réalité soulève des inquiétudes, notamment parmi les sportifs et les fans soucieux de l’environnement. L’image des NFT en tant que moteur de la révolution sportive commence ainsi à s’estomper à mesure que les conséquences environnementales deviennent plus évidentes. Selon l’artiste et ingénieur turc Memo Akten, la consommation énergétique d’un seul NFT serait de 340 kWh, soit la consommation d’électricité mensuelle d’un citoyen européen.
Une prise de conscience pour relancer la machine ?
Face à ces préoccupations, certains acteurs du monde du sport cherchent des solutions. Plusieurs plateformes NFT commencent à explorer des alternatives respectueuses de l’environnement, en utilisant des blockchains moins énergivores et en s’engageant à compenser leur empreinte carbone. Les athlètes, quant à eux, réfléchissent à la manière dont ils peuvent contribuer à atténuer l’impact de leurs NFT en investissant dans des projets environnementaux.
Les NFT ont ainsi incontestablement secoué le monde du sport en offrant des opportunités de monétisation et d’engagement sans précédent. Cependant, leur ascension rapide a été accompagnée par une réaction négative croissante liée aux préoccupations environnementales. Alors que l’industrie du sport évolue, il est impératif de trouver un équilibre entre l’innovation technologique et la responsabilité environnementale.
La question des NFT dans le sport, en particulier leur impact sur la planète, ne peut être ignorée. Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si cette révolution numérique peut trouver des solutions durables et contribuer positivement à la fois au monde du sport et à l’environnement.
Crédit photo à la Une : Andrey Metelev / Unsplash